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Uldar
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeVen 9 Déc - 10:16

"Kal'. Kal'Athas pour être précis, mais seuls mes ennemis me nomment ainsi. Kal' est amplement suffisant, court et élégant, appelez-moi donc ainsi, s'il vous sied."

Après cette brève introduction, le guerrier ne répondit pas immédiatement, changeant de position pour se mettre à vérifier l'état d'autres pièces d'armures, gantelets, épaulières... Avant d'enlever sa cotte de maille. Il n'avait pas quitté l'elfe des yeux plus de quelques secondes à chaque opération.

"... Pas tellement, en fait."

Il se gratta la joue, rangeant consciencieusement son armure, avant d'enlever son haubergeon. Se sentant plus à l'aise, il se concentra sur la cuisson.

"Les voleurs du coin... Ne s'attendent jamais à trop de résistance. Aucun voleur ne s'y attend jamais... Pas pour les petites cibles." Il haussa les épaules. "La plus grande partie du travail consiste à prendre l'ennemi en tenaille, une fois qu'il est encerclé, il n'a plus aucune chance. Personne, ni moi ni un autre, ne peut dégainer, se mettre en position de combat et frapper avant de s'être pris un coup de dague dans le dos. Ou un carreau d'arbalète. Tenter une parade est encore plus futile."


Le guerrier retourna les morceaux de viande.

"Excellente tactique... Mais inutile face à une bonne armure. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas un grand guerrier parce que j'ai réussi à tuer deux brigands. Mon armure a fait tout le travail, je n'ai eu qu'à me concentrer sur l'attaque, une petite torsion du cou et mon gorgerin a pris le premier coup et la lame qui cherchait mes reins n'a trouvé qu'acier. Ajoutez à cela la différence entre la qualité de nos armes et voyez le résultat. N'hésitez pas à prendre quoique ce soit que vous jugerez utile sur eux, je n'avais nullement l'utilité de la plupart de leur possession. Laissez juste les pièces, que leurs âmes reposent au moins en paix."


Il coupa un morceau de graisse sur un des quartiers de viande, tout en continuant de parler. Toujours aussi froid, neutre, et sa voix toujours aussi grave, rocailleuse... Mais pourtant, après ce début de conversation, le sentiment étrange qu'elle provoquait avait tendance à s'atténuer.

Les humains s'habituaient à tout.

"Trop de gens font l'erreur de confondre habileté et préparation. Vous, par exemple, êtes visiblement bon avec une lame. Vos mouvements sont précis, félins, votre corps est musclé, vous êtes prudent, préparé. Mais je ne vois sur vous nulle lame capable de percer une armure, ou de parer une épée comme la mienne. La force de mon bras n'a rien à voir là-dedans. Vous auriez plus de facilité à me tuer en courant vers une hauteur et en me jetant des rochers à la tête. Je ne cherche pas à vous insulter, je constate. Je ne prétend pas être meilleur que vous, au contraire, je ne prétends même pas être meilleur que ces deux bandits. Nous ne luttions simplement pas à armes égales. Cela ne me rend pas invincible, je sais à quel point il est facile de contourner même une excellente défense. Mais simplement, lorsqu'il s'agit de voyager, armé comme je le suis, même si je rencontrais quelqu'un de votre expertise, à moins d'être dans une situation terriblement à mon désavantage, je ne serai pas inquiété."

Entendre ce guerrier parler était étrange. Autant il ne semblait pas le moins du monde intéressé par le sujet, autant il ne tarissait pas d'exemples et de réflexions. Au lieu d'être renfermé, comme on était en droit de s'y attendre, il s'exposait sans la plus grande gêne, sans la plus petite tromperie et sans la moindre arrière pensée.

Soudain, sans prévenir, il amena son bras jusqu'aux quartiers de viande et, d'un coup sec et rapide, glissa son couteau entre la pierre et le gigot, le faisant sauter en l'air et atterrir dans son auge, réceptionnant la viande avec une étonnante douceur, évitant ainsi une douche de jus. Il passa sa lame dans les chairs et, satisfait de ce qu'il y voyait, fit signe aux deux hommes.

"Je n'ai pas d'auge de rechange, alors vous devrez sortir les votre."

Il servit Sarevan, qui ne s'était pas fait attendre, faisant sauter la viande comme la sienne, puis la réceptionnant du plat du couteau d'un geste quasiment impossible à suivre dans la demi-obscurité du feu de camp, avant de la déposer délicatement dans le plat de l'elfe. Il laissa le plus gros quartier de viande cuire encore un peu, le réservant pour Alphonse, qui se faisait attendre.

Il se leva pour aller remettre des quartiers de viande à cuire, puis se rassit. Il allait se mettre à manger quand il reprit la parole.

"Je suis... Désolé si je ne suis pas de grande conversation. Je ne suis pas un grand poseur de questions et il se trouve que, visiblement, cela gêne quelque peu lorsqu'il s'agit de lancer une conversation. Mais répondre à des interrogations ne me dérange nullement, n'hésitez pas, si vous en avez. Ou si vous avez d'autres épices pour la viande, on m'a toujours reproché la monotonie de ma cuisine."


Le cuistot fit un sourire discret et attaqua son repas... Toujours aussi mécaniquement.
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Opera
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Déc - 23:05

Sarevan écouta Kal' débiter son savoir de son ton monocorde et hocha la tête à plusieurs reprises. Oui, il comprenait au moins ça de la tactique de combat. Ne serait-ce que par expérience, pensa-t-il en se remémorant la boîte de conserve qui lui avait découpé l'oreille droite et qui lui aurait ôté la vie si son supérieur ne lui avait pas ordonné de cesser le combat. Il effleura l'appendice estropié avec une pointe de nostalgie avant de retourner son attention sur le présent.

Certes, il ne manquerait pas d'aller fouiller les deux cadavres pour voir s'ils détenaient quoi que ce soit d'utile. Ce serait du gaspillage que de laisser ça moisir, rouiller et dépérir sous les effets des élements et de la faune locale. Et ce qui ne lui était pas utile à lui le serait pour quelqu'un d'autre qui y mettra le prix et renflouera les poches du jeune elfe. Bref tout le monde y trouverait son compte et les deux pauvres malandrins n'auront de toutes façons pas leur mot à dire...
Mais d'abord...

Sarevan morda à pleine dents dans le quartier que lui avait servit Kal', du jus lui dégoulinant sur le menton. Il avait tellement faim que la viande n'aurait pas pu être meilleure avec ou sans épice.
Tout en machant, il tourna son regard sur Alphonse qui réunissait ses affaires dans ses bras et commençait à approcher. Le jeune elfe ne savait pas ce que son compagnon avait l'intention de réveler à leur hôte, mais il n'aurait pas dit non à une paire de mains - surtout s'il s'agissait de mains expérimentées comme celles de Kal' - de plus pour récupérer la fiole. Néanmoins, il était également vrai que le guerrier ne semblait pas la personne appropriée pour l'extrême discrétion qu'Alphonse exigeait de lui. Mais il semblait posséder un sens de la tactique qui pouvait être mis à l'emploi et ainsi aider à créer une diversion.

Cela amena le train de pensée de Sarevan sur plusieurs spéculations concernant leur hôte : ce n'était pas tout le monde qui était entraîné à la tactique de combat. Mais Kal' disait être enclin à répondre à leurs questions. Aussi le jeune elfe ne garda pas ses hypothèses pour lui comme il l'avait fait pour Alphonse. Il essuya son menton du revers de la main avant de s'adresser au guerrier.

"Vous... semblez avoir servi dans l'armée. Puis-je demander au profit de quelle nation ?"
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Uldar
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeLun 12 Déc - 23:46

"Vous le pouvez, en effet. Cependant, la réponse risque d'être un peu plus compliquée à donner que le nom d'un état et une date. Voyez-vous, je n'ai jamais servi un pays. Le plus proche de cette définition sont les batailles que j'ai mené pour Ferelden... Et ce qu'il en restait, contre l'Enclin. Mais encore une fois, je ne servais nullement Ferelden ou son Héros. Je combattais seulement les Engeances. Comme je l'ai toujours fait. Vous souvenez-vous, quelques décade avant l'Enclin, le sentiment de toute-puissance qui nous habitait, nous les hommes ? Dans cette période, plusieurs prêtres d'Andrasté ont tiré des conclusions hâtives, que les Engeances avaient peur des hommes, qu'ils étaient affaiblis, en repli... Ils ont formulé un rêve. Un rêve impossible, mais d'une beauté... Chasser les Engeances des Tréfonds, éradiquer le "Mal" le péché originel. Ces prêtres ont rameuté leurs fidèles, se sont rassemblés en une cohorte et ont mis un pied dans les Tréfonds. Juste un seul. Ce n'était pas grand chose, juste un petit village humain dans les ruines d'un Thaig d'une autre ère, à même pas une semaine sous la surface. Mais c'était déjà un pas de géant. Les Hommes se sont mis à croire à une reconquête, à une victoire... Ce village a vécu trente ans. Quelques années de victoire, des décades d'impasses, et une semaine de défaites. Trois décades de guerre. De guerre de territoire, de protection, d'offensive... Sans repos, sans répit. Si proches de la surface, nous n'avions pas seulement à nous préoccuper des Engeances, mais aussi des bandits, des Maleficari, et d'autres dont j'oublie le nom, des prédateurs qui voyaient arriver une proie bien juteuse... Ou qui menaçaient simplement leur style de vie, et qui ne nous laissaient pas de répit, ni à nous, ni à nos voies de ravitaillement."

Il mangeait sans se presser, tout en racontant ces souvenirs, sans douleur ni nostalgie dans sa voix, à vrai dire. Soudain, il tape de son couteau son auge, comme s'il venait de se souvenir de quelque chose.

"Ah mais oui, attendez, vous avez dû entendre cette expression "Un guerrier coûte dix pièces d'argent et une de cuivre, dix pour la tombe -il tapa sur le pommeau de son épée- et une pour le Passeur." Hé bien, cette expression parlait de nous à l'origine. Notre premier vrai chargement d'équipement avait ces épées cruciformes, d'une polyvalence inégalée, aussi bonne à l'attaque -d'estoc ou de taille- qu'à la défense, la garde suffisamment solide pour pouvoir être utilisée comme marteau et, bien plantée, elle fait une tombe convenable qui reste en place pendant au moins une trentaine d'années... Et pas chères avec ça."

Le guerrier se remit à attaquer sa nourriture, retournant les nouveau morceaux en même temps. Visiblement, il n'allait pas se contenter d'un quartier ! Il ne s'arrêta pas de parler pour autant.

"Donc, Sarevan, c'est ça ? Notre... Ordre ? Corps d'armée ? Je ne saurai comment le définir, ne servait pas une nation en particulier, et moi non plus, par extension. Je ne sais même pas si l'on peut le considérer comme une armée. Même si c'est là que j'ai reçu mon entraînement, ainsi que mes habitudes. Mais peut-être que mon court passage dans l'armée de Ferelden est la seule fois où j'ai été dans une armée régulière. Et ce fut court. Jusqu'à la débâcle. J'ai aussi participé à la bataille de Dénérim, même si, encore une fois, on ne se battait pas pour un pays, pour une nation unique."

Il finit sa viande.

"Une armée cosmopolite... Un rêve inatteignable il n'y a pas si longtemps."

Il vit l'humain s'approcher à son tour du feu de camp, ses petits soucis de selle terminés.

"Ah, Ser Garois, votre viande est prête, venez, que je vous serve..."
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Meldond Soberg
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeMer 14 Déc - 8:59

Je m’avançai vers les deux comparses « attablés », faute de meilleur terme, autour du feu de camp.

En m’approchant, les murmures intelligibles que je les avais entendus s’échanger durant mon absence prirent de l’ampleur et de la clarté.

"…tre... Ordre ? Corps d'armée ? Je ne saurai comment le définir, ne servait pas une nation en particulier, et moi non plus, par extension. Je ne sais même pas si l'on peut le considérer comme une armée. Même si c'est là que j'ai reçu mon entraînement, ainsi que mes habitudes. Mais peut-être que mon court passage dans l'armée de Ferelden est la seule fois où j'ai été dans une armée régulière. Et ce fut court. Jusqu'à la débâcle. J'ai aussi participé à la bataille de Dénérim, même si, encore une fois, on ne se battait pas pour un pays, pour une nation unique."
J’écoutais ses paroles avec attention, m’attardant sur ce qui semblait être intéressant et ce qui me révélerait plus sur
l’étrange personnage.


Mes premières conclusions se résumèrent au plus évident et à l’essentiel. C’était un ancien militaire, probablement sans attaches, donc un mercenaire. Également quelqu’un avec le moindrement d’expérience à en juger par ses dires et ses talents de découpages un peu plus loin.

Sa dernière phrase me paralysa. Tellement, que j’entendis à peine ce que l’inconnu dit par la suite.

Dénérim…

La journée de triomphe de Ferelden, celle de la fin de l’Enclin… celle la plus triste de mon existence. Je n’y avais pas pensé depuis longtemps et je croyais m’être endurci. Et pourtant, j’avais la gorge serrée d’amertume à la simple mention de la ville.

Je secouai la tête pour me changer les idées en me forçant à avancer pour ne rien laisser paraître de ma réaction. Le guerrier m’aida alors sans le savoir lorsqu’il m’interpella de sa place.

"Ah, Ser Garois, votre viande est prête, venez, que je vous serve..."

La viande! Concentre-toi sur ta faim. Tu sais que tu es affamé. Concentre-toi là-dessus.

Je n’eus aucune difficulté à le faire. Mon estomac me rappela à l’ordre d’un grondement bruyant et impérieux qui me mit mal à l’aise.

-Pardonnez-moi, dis-je hâtivement pour ne pas laisser de chance à ma voix de se briser. J’ai si faim que j’engloutirais un banquet.

Je repris de l’assurance en sentant que ma voix était d’un ton naturel. Au moins je ne perdais pas toute contenance comme dans les premières semaines. Ça l’aurait été plus que gênant dans ce cas-ci!

M’asseyant en tailleur, je disposai de mes effets près de moi en m’arrêtant à mon sac à dos quelques secondes le temps de sortir un bol de bois et un couteau rudimentaire puis je me tournai vers le guerrier pour lui tendre le récipient.

-Si vous voulez bien Messere, lui demandais-je en le regardant, mais dès qu’il reporta son regard morne et son visage ravagé sur moi, je ne pus m’empêcher de détourner le regard. Encore plus incommodé que la première fois qu’il m’avait adressé la parole.

L’interpellé, agissant avec une dextérité surprenante pour son âge, fit tournoyer un morceau du plat de sa lame avant de la réceptionner et de la déposer dans mon bol.

J’attendis patiemment en observant les pierres chauffées et lorsqu’enfin je sentis le poids de la viande, j’approchai le bol de moi avant de travailler son contenu un peu avec mon couteau pour faciliter la mastication. Une fois satisfait, je m’y attaquai à pleine dent. Faisant tout de même très attention à ne rien renverser sur mon manteau de voyage, bien que quelques gouttes de jus m’échappèrent.

Cela dit, c’était absolument exquis! Je ne me souvenais pas d’avoir mangé de mets aussi savoureux depuis des semaines.

La première bouchée en invita tout de suite une seconde, puis une troisième. Lorsque j’avalai cette dernière, je m’essuyai la bouche du revers de la main avant de verser un peu d’eau de mon outre sur le jus dégoulinant pour le rincer.

Je tournai mon attention ensuite sur le guerrier, me démenant pour soutenir son regard.

-Pardonnez-moi de nouveau Messere, j’avais si faim que je n’ai pas réussi à m’empêcher de manger, commençais-je d’un ton poli. Au moins je peux vous assurer que vous avez fait un excellent travail.

Souriant, je pris une gorgée d’eau avant de continuer en serrant mon manteau autour de moi.

-Pourrais-je avoir l’honneur de connaître votre nom. Cela facilitera grandement la conversation à mon avis, continuais-je d’un rieur. Aussi, si vous me le permettez, j’ai cru comprendre que vous étiez un mercenaire… et un guerrier compétent à en juger la manière dont vous avez régler le compte de ses malfrats. Pourquoi ne pas vous rallier à un groupe, je suppose que la paye doit être meilleure et vous éviterait de passer votre nuit sur des sentiers montagneux aussi désert.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeVen 16 Déc - 2:09

Le guerrier se mit à... Rire ? Aboyer ? Quelque part entre le rire sans joie, mécanique, et l'aboiement irrépressible du chien qui a besoin de donner du cor pour se sentir moins seul, pour entendre une voix, sans doute.

"Sire Garois, comme vous devez le savoir, quand on atteint un certain âge, on finit par avoir plus de noms qu'on en a jamais eu besoin. Quoi, Kal', le nom par lequel je me suis présenté ne vous plaît pas ? Je réserve vraiment Kal'Athas pour mes ennemis alors je suis fort aise qu'il ne vous sied guère, mais sa forme courte est vraiment le plus pratique. Seriez-vous plus heureux en m'appelant Chevalier De Melguell, comme le veut mon titre en Orlaïs ? Seriez-vous de ceux qui se complaisent en m'appelant par le titre de Boucher de Valbris ? Soldat, comme mes supérieurs Féreldiens ? Le Balafré, comme les enfants et les vieilles dames ? Me donneriez-vous du Lieutenant-Capitaine, comme me nommaient mes hommes et mes supérieurs d'antan ? Le Saint de l'Acier, comme me nommait notre prêtre ? Croisé, comme le reste du monde nommait notre ordre, vous sied-il mieux ? Vous ne seriez pas intéressé par les petits noms que me donnaient mes femmes, tout de même ? Non, le nom que me donnait ma mère alors, Uldar ? Que d'aucuns, de leur vision chronologique de la vie et de la vérité n'hésiteraient pas à définir comme le vrai, bien que je n'ai rien fait pour l'obtenir ? Ils sont tous aussi véritables, et me feraient reconnaître parmi quelques personnes avides de ragots et de rumeurs, ou d'ancien collègues à moi, pour être exhaustif. Nommez-moi comme il vous plaît, prenez un nom, un titre, une combinaison des deux, plusieurs, je ne sais, je suis tout cela. Et tout cela m'importe vraiment peu."


Loin d'être offusqué, durant toutes ses divagations, toutes ces pensées, il avait semblé... Presque amusée. Très très peu, mais quelque chose dans la tournure de ses phrases, plus que dans le ton de sa voix le laissait entendre. Mais vraiment, il ne semblait pas avoir menti : le sujet semblait vraiment l'intéresser très peu.

"Rallier votre... Groupe, hein ? Heh bien, Messere Garois, et Messere Sarevan, pourquoi pas ? La compagnie ne me ferait certainement pas de mal. La conversation non plus. Mais encore s'agirait-il de nous connaître, et à défaut de faire connaissance, nous créerions ce groupe pour aller où ? Pour faire quoi ? Parce que je me permets de vous détromper sur un point. Je ne suis pas un vrai guerrier -et encore moins compétent, comme je viens de le dire à Sarevan, le combat contre les deux voleurs était simplement inégal- par ne pas être un vrai guerrier j’entends n'avoir aucune soif de sang. Je ne désire rien de mieux que poser ma vieille carcasse dans une maison simple et l'y laisser pourrir jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Seulement, je n'ai pas les richesses d'un tel luxe et il n'y a que très de peu choses que je sais faire. Celle que je fais le mieux et la seule pour laquelle on accepte d'engager un rebut de tant de guerres, c'est le meurtre, la tuerie, le massacre, le combat, le sang et la mort. De ce fait je me retrouve mercenaire, mais je ne compte pas le rester. A défaut de cause, de rêve, à laquelle donner ma lame, je ne recherche que la tranquillité d'une retraite paisible. Alors, avant de déterminer si nous voyagerons ensemble, il convient, malgré ma nature respectueuse des secrets d'autrui, de poser une question. Pour aller où ? Pour faire quoi ? A quel but, à quel fin ? Cet ensemble de questions n'en est en fait qu'une seule, vous désirez construire un groupe, mais que sera ce groupe, quelle sera son entité, sa forme et son but, déterminant son existence ? Sans savoir cela, à moins d'errer, ce qui ne me convient guère, comment mes pas pourraient-ils aller avec les votre ?"

Le guerrier posa son regard morne et pourtant dur, alternativement sur Sarevan et Alphonse. L'homme, cela se voyait dans ses yeux, n'accepterait nul compromis, aucun faux-fuyant, pas de demi-vérité et encore moins de langue de bois. Il est facile de se méprendre, de considérer un regard vide de vie, d'émotions, comme un regard faible, vain, sans volonté, à qui l'on peut imposer la sienne sans mal. Nul ne saurait plus se tromper sur le regard d'Uldar à ce moment. Il portait son entropie en bannière, en force cachée, dissimulée dans les abysses, mais bien là, lueur sombre et presque invisible dans les tréfonds de ce regard vers nul éclat de lumière n'ose s'approcher.
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Meldond Soberg
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeDim 18 Déc - 8:06

"Sire Garois, comme vous devez le savoir, quand on atteint un certain âge, on finit par avoir plus de noms qu'on en a jamais eu besoin, débita-t-il amusé. Quoi, Kal', le nom par lequel je me suis présenté ne vous plaît pas ? Je réserve vraiment Kal'Athas pour mes ennemis alors je suis fort aise qu'il ne vous sied guère, mais sa forme courte est vraiment le plus pratique. Seriez-vous plus heureux en m'appelant Chevalier De Melguell, comme le veut mon titre en Orlaïs ? Seriez-vous de ceux qui se complaisent en m'appelant par le titre de Boucher de Valbris ? Soldat, comme mes supérieurs Féreldiens ? Le Balafré, comme les enfants et les vieilles dames ? Me donneriez-vous du Lieutenant-Capitaine, comme me nommaient mes hommes et mes supérieurs d'antan ? Le Saint de l'Acier, comme me nommait notre prêtre ? Croisé, comme le reste du monde nommait notre ordre, vous sied-il mieux ? Vous ne seriez pas intéressé par les petits noms que me donnaient mes femmes, tout de même ? Non, le nom que me donnait ma mère alors, Uldar ? Que d'aucuns, de leur vision chronologique de la vie et de la vérité n'hésiteraient pas à définir comme le vrai, bien que je n'ai rien fait pour l'obtenir ? Ils sont tous aussi véritables, et me feraient reconnaître parmi quelques personnes avides de ragots et de rumeurs, ou d'ancien collègues à moi, pour être exhaustif. Nommez-moi comme il vous plaît, prenez un nom, un titre, une combinaison des deux, plusieurs, je ne sais, je suis tout cela. Et tout cela m'importe vraiment peu."

Cette longue tirade déclenchée par ma simple question me laissa pantois. Moi qui n’avais simplement pas entendu son nom lorsqu’il devait l’avoir dit à Sarevan alors que je descellai ma jument…

J’eus peur qu’il se fût offusqué durant les premières secondes de ses divagations, mais plus son exposé avança plus une très légère note d’amusement était perceptible.

Cela dit, cela révéla quelque chose que je ne soupçonnais pas de cet homme taciturne, au ton monocorde et au regard terne. Il était loin de la brute épaisse si courante chez les soldats génériques. Qui pouvait avoir le luxe d’élaborer une suite d’idée si complexe si ce n’est quelqu’un de minimalement éduqué.

Je n’eus pas le temps de me remettre de ma surprise, car quelques instants plus tard il enchaîna sans hésiter.

"Rallier votre... Groupe, hein ? Heh bien, Messere Garois, et Messere Sarevan, pourquoi pas ? La compagnie ne me ferait certainement pas de mal. La conversation non plus. Mais encore s'agirait-il de nous connaître, et à défaut de faire connaissance, nous créerions ce groupe pour aller où ? Pour faire quoi ?"

Je le regardai l’air neutre, mais mon esprit fourmillait.

Mais d’où sort cette idée de groupe!? Je ne lui ai même pas mentionné quoi que ce soit là-dessus!

Mais c’était faux, en me remémorant ma phrase, je remarquai que j’avais bel et bien mentionné ce terme, mais je ne voulais en aucun cas sous-entendre une adhésion! C’était simplement une manière de lui demander pourquoi il ne voyageait pas avec une compagnie de mercenaires. Son interprétation précipitait les choses, beaucoup plus que je ne l’aurais aimé…

« Parce que je me permets de vous détromper sur un point. Je ne suis pas un vrai guerrier -et encore moins compétent, comme je viens de le dire à Sarevan, le combat contre les deux voleurs était simplement inégal- par ne pas être un vrai guerrier j’entends n'avoir aucune soif de sang. Je ne désire rien de mieux que poser ma vieille carcasse dans une maison simple et l'y laisser pourrir jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Seulement, je n'ai pas les richesses d'un tel luxe et il n'y a que très de peu choses que je sais faire. Celle que je fais le mieux et la seule pour laquelle on accepte d'engager un rebut de tant de guerres, c'est le meurtre, la tuerie, le massacre, le combat, le sang et la mort. De ce fait je me retrouve mercenaire, mais je ne compte pas le rester. A défaut de cause, de rêve, à laquelle donner ma lame, je ne recherche que la tranquillité d'une retraite paisible. »

Mmm

Que devais-je comprendre à ça…?! Cet homme était des plus singuliers. Cela dit, à l’entendre parler, il semblait diminuer ses talents et ses compétences. Ce sur quoi je gardais mes doutes pour être honnête, considérant les deux morts à l’entrée du passage et le cerf éventré d’un seul coup d’épée… ce n’est pas le premier des péquenots de la garde de Borion qui pouvait y arriver.

Bah… Je peux toujours garder la façade levée, le temps que je me fasse une idée de ce Kal.

« Alors, avant de déterminer si nous voyagerons ensemble, il convient, malgré ma nature respectueuse des secrets d'autrui, de poser une question. Pour aller où ? Pour faire quoi ? A quel but, à quel fin ? Cet ensemble de questions n'en est en fait qu'une seule, vous désirez construire un groupe, mais que sera ce groupe, quelle sera son entité, sa forme et son but, déterminant son existence ? Sans savoir cela, à moins d'errer, ce qui ne me convient guère, comment mes pas pourraient-ils aller avec les votre ?"

Dès que sa phrase se termina, quelque chose dans ses yeux toujours mornes changea. Une étincelle étrange sur laquelle je n’arrivai pas à mettre un nom. Il nous fixa alternativement, moi et Sarevan à plusieurs reprises et c’est lorsqu’il me regarda de nouveau que je mis le doigt dessus. Ma comédie s’arrêtait là apparemment…

Savait-il que je conservais un secret déjà!? Nous avions à peine échangé quelques mots, est-ce que je me trahissais sans le savoir? Peu probable, j’avais réussi à berner Sarevan depuis le début de la soirée et il m’avait parlé pendant des heures…

T’as intérêt à le surveiller lui. C’est vraiment un drôle de personnage!

Cela ne changeait rien à la situation actuelle cependant, tout se précipitait beaucoup plus vite que je ne l’aurais aimé…

Je pesai mes options en gardant un silence complet. Mentir ou dire la vérité…?

Sarevan pourrait bien tomber dans mon jeu encore. En tout cas il l’avait fait toute la soirée, je pourrais sans doute étirer le manège encore un peu avec lui. Mais j’ignorai s’il voyait la lueur qui dormait dans le regard de Kal et si c’était le cas, lui-même comprendrait que quelque chose clochait.

Et puis n’oublie pas que tu n’es pas encore totalement sûr qu’il n’a pas percé ton identité à jour sur la route. Son allusion à la destruction de l’objet qu’il doit rapporter ne peut pas être qu’une simple coïncidence.

Non, ça ne pouvait en être une, ce qui voudrait dire qu’il savait probablement déjà depuis tout ce temps. Et il n’avait pas montré le moindre signe de peur.

J’hésitais encore quelques secondes, pesant le pour et le contre et essayant de trouver une réponse.

Bon, on lève le rideau alors…

Inspirant profondément, je fixai le visage balafré de Kal.

-Pour répondre à vos questions, sachez que je suis le fugitif d’un homme particulièrement influent de Férelden. Un statut que je dois en partie par ma propre faute, car j’ai décidé de le fuir. Chose qu’il ne tolère pas et il essaie de me rattraper depuis plusieurs semaines déjà. Je pensais avoir l’esprit tranquille il y a peu, car j’étais persuadé que ses sbires seraient loin derrière. Mal m’en pris, car le petit village de Borion duquel moi et Sarevan venons à l’instant était déjà au courant que je pouvais être dans les environs et nous avons dû nous en échapper en vitesse. Je vous épargne les détails, mais maintenant qu’ils savent que je suis ici, ils ne tarderont pas à commencer la poursuite. Demain plus vraisemblablement à en juger par l’absence d’accrocs qu’il y a eu dans notre ascension jusqu’ici.

J’étais seul depuis le début de mon escapade, mais après maintes péripéties, nous nous sommes rencontrés Sarevan et moi. D’autres événements survinrent et me placèrent dans l’état de crise dans lequel je suis maintenant. Puisqu’on m’avait vu en sa compagnie, Sarevan était à risque d’être traqué pour les informations qu’ils pourraient retirer. Je ne pouvais pas laisser un témoin tel que lui à la merci de ceux qui me recherchaient, c’était trop risqué pour moi et en même temps je ne pouvais le laisser en ignorant ce qu’ils emploieraient pour lui délier la langue… J’ai donc décidé d’embarquer Sarevan dans cette histoire pour le protéger, mais aussi, il faut que je l’admette pour m’assurer qu’il ne pourrait pas servir de liens pour me rattraper.


Dès que j’eus prononcé ces mots, je me tournai vers l’interpellé, une expression légèrement coupable sur mon visage.

-J’en suis navré, mais considérant les circonstances je suis sûr que vous pouvez comprendre les raisons de mes précautions. Aussi, je vous assure que je ne vous aurai jamais blessé d’aucune manière, je tenais à me protéger certes, mais vous étiez aussi une de mes préoccupations. Sachez que vous avez maintenant mon entière confiance.

Je dis ces derniers mots avec ferveur pour lui montrer la véracité de ces derniers. Sans attendre sa réponse je revins à Kal qui me regardait toujours.

-J’ai réussi à convaincre Sarevan de m’accompagner en lui promettant une récompense et un sauf-conduit où il le désire en Thedas s’il pouvait me sortir de Borion en un morceau et récupérer pour moi un objet dont je suis certain que le groupe me pourchassant depuis Férelden possède. Maintenant en sûreté et à l’abri de mes ennemis pour un certain temps, j’avais planifié qu’il s’attaque à la seconde partie de mon plan dès demain et qu’il essaie de voir si le groupe de Borion aurait l’objet en question. De manière à ce qu’il tente de le capturer discrètement.

Donc pour répondre directement à vos questions. Où : techniquement dans les environs jusqu’à ce que l’objet soit récupéré. Puis, probablement jusqu’à l’endroit que choisira Sarevan si tout va bien, par la suite vous serez libre d’aller où vous souhaitez. Dans quel but : Pour me permettre de mettre la main sur cet objet et me libérer de l’homme à mes trousses. À quel fin : pour me libérer de cet infernal jeu de chat et la souris. Le reste de vos questions sont sans importances, il n’y a pas d’entité en tant que telle si ce n’est Sarevan qui m’est subordonné et vous si vous désirez entrer dans la partie et qui serait également mon subordonné. Le seul lien nous unissant réellement étant la récompense que je vous promets à tous les deux sur l’accomplissement de ce travail. Vous pouvez tenter d’y trouver autre chose d’autre, mais pour l’instant, c’est ce qui se dessine. Tout peut être altéré et la suite des choses dépendra justement des événements à venir et particulièrement de ce qui va suivre dans l’instant.


Sans rien ajouter et me préparant au pire, je tendis mon bras pour agripper mon bâton emmailloté. Le mettant sur mes genoux, je commençai à détacher la corde qui gardait l’étoffe en place. Puis, observant leur réaction avec toute mon attention, je poussai une partie de l’étoffe pour révéler un bâton argenté finement ouvragé, s’entrecroisant en de nombreux points de plus en plus éloignés au fur et à mesure que l’extrémité approchait et que le centre du bâton s’éloignait. Au sommet, la jonction de deux tiges argentée était interrompue par une pierre de lune polie et qui était maintenue en place par les dîtes tiges.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeMar 20 Déc - 17:40

Sarevan n'était pas outré par les explications d'Alphonse explicitant son comportement précédent. Au contraire, il en comprenait la logique et était simplement reconnaissant que l'autre homme ait eu son bien-être en si haute estime.
D'autant plus qu'il avait à y gagner autant...

Il ne fut pas surpris de découvrir que son hypothèse de mage en fuite fut la bonne. Non, ce qui le surprit - et qui se refléta par un bref battement de cil déplacé - c'était qu'Alphonse décide de leur révéler la vérité, étant donné ce qui était en jeu : sa liberté.

Le jeune elfe se demanda fugitivement si les templiers lui remettraient plus de vingt souverains d'or s'il leur remettait l'objet de leur poursuite, pensées qu'il dispersa rapidement. Il avait donné sa parole, il s'était engagé. Et de toutes façons, il aurait plus de chance de se faire emprisonner et questionner pour avoir côtoyé une possible abomination que de se faire rémunérer.

Sarevan n'avait pas eu beaucoup à faire à des mages dans sa vie. Il avait travaillé avec quelques uns d'entre eux en de rares occasions qui nécessitaient leurs compétences particulières. Il en avait croisés certains qui tentaient de se dissimuler parmi les elfes du Bas cloître sans grand succès, dont celle qui lui avait permis de s'échapper. Une seule fois, il s'était retrouvé confronté à une abomination, mais ça n'avait pas été à lui de l'affronter. Mais comme tous à Thedas, il connaissait les histoires, les rumeurs, le Cantique de la Lumière...

D'un autre côté, il avait eu d'avantage de contacts avec des Templiers. Et dire qu'il ne les aimait pas beaucoup était un euphémisme.
Après, il avait conscience de ne pas avoir rencontrer les meilleurs éléments de l'Ordre. Cela ne l'empêchait pas de raser les murs et de filer doux dès qu'il apercevait l'éclat froid de leur armure, ne serait-ce que pour éviter de croiser l'une de ses connaissances. Et puis, là aussi il y avait des histoires, des rumeurs sur les traitements que les Templiers faisaient subir aux mages à la Potence. Et vu ses connaissances le jeune elfe ne doutait pas que certains des Templiers de Kirkwall pouvaient faire preuve de trop de zèle. Il ne pouvait pas en son âme et conscience être d'accord avec autant de cruauté inutile. On ne choisissait pas de naître mage et Sarevan percevait à quel point celà pouvait être une malédiction mais ils n'en demeuraient pas moins une menace pour eux-mêmes et leur entourage.
Selon lui, cet épineux problème n'avait pas de solution et tout était question de poids et de mesure avec les outils actuellement à la disposition des hommes.

Sarevan secoua la tête vigoureusement et se tourna vers Alphonse. "Cela explique bien des choses," annonça-t-il à son intention. "J'en conclut que ce sont bien des Templiers qui vous poursuivent, et ce... Greagoir - c'est ça ? - n'est autre que le Chevalier-Capitaine de Ferelden ? C'était plus une question rhétorique qu'une vraie demande de confirmation de ses soupçons. Il soupira comme pour chasser quelques craintes. "Veuillez pardonner mon ignorance première," continua-t-il en guise d'explication. "Etant originaire des Marches Libres, et ne m'étant guère intéressé au monde extérieur jusque récemment (mis à part peut-être Antiva, pensa-t-il en son for intérieur), je ne connais pas grand chose de ce pays, si ce n'est bien sûr les derniers évènements liés à l'Enclin et à la Guerre civile qui se sont concluent ces deux dernières années."

Le jeune elfe changea de position sur son séant. Il agita un bout de carcasse de chevreuil, sur lequel ne restaient que de rares lambeaux de chair, dans la direction du mage. "Cela ne change rien pour moi. Je vous ai donné ma parole, je ne reviendrais pas dessus." Le ton était catégorique et sans appel, ses yeux ne cillaient pas. Sarevan finit de ronger ce qu'il pouvait de son quartier avant de continuer. "Maintenant, je suis quand même curieux de savoir pourquoi vous ne voulez pas qu'on touche à un seul des cheveux de vos anciens geôliers. Si ça ne vous dérange pas, Alphonse, j'aimerais une explication à ce sujet..."
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeMer 21 Déc - 1:34

Je ne quittai pas un instant Sarevan des yeux de toute sa réplique. Attentif au moindre signe de peur, d’agressivité ou quoi que ce soit d’autre qui m’indiquerait qu’il pourrait changer d’opinion.

Je n’en trouvai aucun, à ma profonde satisfaction. Bien qu’un battement de cil désabusé marqua son visage un instant, comme s’il était surpris de quelque chose. Ses premiers mots confirmant mes soupçons qu’il m’avait débusqué depuis un certain temps déjà, je me demandai bien ce qui pouvait le surprendre comme cela…

Je laissai vite mon interrogation de côté pour profiter du soulagement qui s’amplifia dès qu’il formula explicitement son allégeance à ma cause.

Je pouvais compter sur lui, mon instinct ne m’avait pas trompé.

Alors que je croyais sa déclaration terminée, il poursuivit pourtant d’une courte phrase des plus inusités.

"Maintenant, je suis quand même curieux de savoir pourquoi vous ne voulez pas qu'on touche à un seul des cheveux de vos anciens geôliers. Si ça ne vous dérange pas, Alphonse, j'aimerais une explication à ce sujet..."

Là-dessus, je devais bien admettre que Sarevan avait une question légitime. Mon comportement était bien singulier pour quelqu’un de poursuivi et qui avait prétendu être en danger de mort, surtout maintenant que Sarevan était certain que je pouvais me défendre. Qui dans cette situation aurait volontairement l’intention de laisser ses poursuivants en état de le poursuivre…

Enfin, ce n’était pas comme si ma raison était irraisonnable.

"Vous êtes en droit de le demander mon ami, et vous aurez une réponse… Cela remonte à ma jeunesse. Il y a peut-être 20 ans de cela, j’ai rédigé une thèse pour revoir la gestion des Cercles de Magi dans Thedas. Mon point étant que de créer de petits chapitres de magie dans quelques chantries clés permettraient au mage de servir au bien du peuple en prodiguant soins et soutien magique aux opérations de la vie quotidienne. Je maintiens toujours ce point, le problème est que personne n’a pris ma suggestion sérieusement et qu’étant moi-même un mage je ne pouvais quitter le Cercle de Férelden pour démontrer concrètement ma théorie sans m’attirer les inévitables ennuis que cela implique. Des… événements, m’ont menés à passer à l’acte et je me suis enfui pour prouver ce que quelques milliers de mages surveillés et initiés aux arts de l’école de la Création apporteraient de positif à tout Thedas. Cependant, je ne veux pas blesser ou tuer les templiers à mes trousses parce que j’ai l’intention de retourner au Cercle un jour pour affirmer mon point de vue et si certains d’entre eux décèdent alors qu’ils sont à mes trousses, je serai jugé comme un apostat dangereux et condamné à mort. Comme je ne me souhaite pas cette fin, vous comprendrez que je préfère de loin récupéré le phylactère pour mener mon œuvre sans avoir ses brutes à mes trousses."
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeMer 21 Déc - 7:38

"Quand un chien aboie contre son maître, on lui donne un coup de pied. Quand il le mord, on l'abat."

Les yeux du guerrier ne changent absolument pas alors qu'il laisse cette phrase s'abattre.

"Je ne vous prétend pas un animal, mais j'ai été dans les alentours de Kirkwall il y a quelques mois. Et c'est comme ça que eux vous voient. Vous n'êtes pas leur prisonnier, vous être leur troupeau. Et ils s'arrogent donc le droit d'agir pour "le bien de tous" par là j'entends "immoralement". Je comprends donc que vous vouliez garder les... Dégâts de votre escapade au minimum. Ce qui prouverait d'ailleurs aux Templiers qu'un... Apostat, car c'est ce que vous devenez en vous enfuyant du Cercle, même s'il ne s'agit pour vous que d'une petite expérience sur le terrain, qu'un Apostat, donc, peut vivre hors du Cercle et sans supervision sans causer de dommages, ce qui ouvre la voie à la possibilité qu'un petit groupe de Mages, précautionneusement choisis, puisse vivre en supervision réduite. Un plan... Logique."

L'homme sortit une petite fiole et arrosa les quartiers de viande, le liquide se mit aussitôt à bouillonner, à s'évaporer dans une odeur délicieuse et la viande gonfla presque instantanément, se gorgeant du liquide. Il se mit à servir et le mélange s'avéra être bien meilleur que la première fois, laissant les affamés apprécier toute la précision de la cuisson.

"Mais terriblement naïf."

Encore une fois, la phrase s'abattit comme une hache de bourreau. Peut-être même plus fort cette fois encore.

"C'est pour ça, c'est à cause de ce défaut, qu'aucun mage ne pourra jamais être une réelle menace... A part s'il est également Garde des Ombres, évidemment. Hm ? Ai-je été trop cryptique ? Laissez-moi vous expliquer. Vous autres mages ne comprenez goutte à la Stratégie. Imaginez. J'envahis votre pays, vos hommes meurent, les miens aussi, les récoltes sont mauvaises, la famine pointe, nos conseillers respectifs se font plus pressants. Vous faîtes des concessions. Ce qui vous permet de sauver une partie de votre peuple d'une mort atroce, celle par la faim, et moi de clamer une victoire tout en minimisant les pertes. Un arrangement positif pour les deux parties concernées, assurément. Et pourtant, je refuse le traité. Et pourquoi ? Laissez-moi vous dire pourquoi, parce que l'hiver et la famine sont dans cinq mois et que, tout au pire, dans quatre, j'aurai fait tomber votre capitale et votre tête aura roulé au sol. J'essuierai des révoltes mineures dans les zones les plus touchées par la famine, si je le sens nécessaire je débloquerai des fonds pour limiter la casse, des fonds venus de vos caisses, bien sûr, et l'année prochaine, j'ai deux royaumes au lieu d'un plus une province bâtarde dont les dirigeants n'ont qu'une allégeance de forme. Et bien c'est exactement pareil avec les Templiers. Vous reviendrez avec des preuves indubitables de votre système et, avant même de les avoir exposées, vous serez arrêté, soumis à je-ne-sais quel test pour vérifier que vous n'avez pas été corrompu par un démon, gardé en isolation quelques mois, puis remis en liberté surveillé dans le Cercle. Pourquoi ? Parce que vous avez échoué à comprendre leurs buts. Les Templiers se moquent éperdument du bien d'Orlaïs, de Férelden ou de Kirkwall. L'optimisation de l'utilisation du Cercle ne les concerne en rien. Ce qu'ils veulent, c'est veiller à ce que vous ne fassiez rien de mal. Le bien ? C'est facultatif. Et pour ça, pour veiller sur votre comportement, de quoi ont-ils besoin ? Besoin plus que tout ? De Lyrium ? Non, c'est un moyen. De foi ? Non, c'est leur raison d'être. De quoi alors ? D'autorité. Ils ont besoin de dire à la Divine en la regardant droit dans les yeux que non, il n'y a aucun problème, tout est sous contrôle. Ils ont besoin de regarder le peuple, celui qui vous craint dans son lit la nuit, qui fait peur à ses enfants en leur disant que s'ils ne finissent pas leur soupe l'Abomination va venir les manger, ils ont besoin de dire à ce peuple craintif que non, il n'y a pas de problème, tout est sous contrôle. Vous n'êtes plus sous contrôle Messere Garois. Pour leur offrir un présent bien facultatif, vous leur avez ôté la seule chose qu'ils ne peuvent se permettre de perdre. Vous auriez eu plus de chances de succès en continuant d'essayer dix ans de plus, en graissant des pattes, en les bassinant tellement avec vos histoires, vos projets, vos chiffres, qu'ils vous auraient mis en contact avec la personne décisionnaire à ce sujet. Oui, voilà la nuance qu'il vous a manqué, celle qui sépare la faveur qu'ils vous font en vous permettant d'aller raconter vos histoires et simplifier la vie de tout le monde au point que vous êtes adulé par les générations futures et celle qui consiste à outrepasser leur autorité, à les mettre en échec, à leur prouver que leur système est faux, que leur système à tort. Vous devenez bien pire qu'un meurtrier ainsi Messere Garois, vous devenez.... Mmmmmh, je n'ai pas le terme, vraiment... Une sorte d'ennemi politique, mais qui n'a pas encore de parti, qui n'est pas encore entré dans le jeu politique... Un... Un... Un révolutionnaire."


Le cuistot ponctua sa phrase par une bonne bouchée de gigot de chevreuil.

Il mangea un moment, puis, sans redresser la tête, leva un regard vers Sarevan, puis Grégois.

"Vous me trouvez certainement assez... Caustique, envers les Templiers. Rassurez-vous, je n'ai aucune haine envers eux et je ne souhaite pas particulièrement avoir leur sang sur ma lame. C'est juste que... Je ne comprends pas leur réaction envers les mages. Je comprends celle du peuple. Qui n'aurait pas peur à l'idée de voir ses pensées volées d'une parole, ou ses ancêtres profanés ? Mais les Templiers... Sont bien moins incultes que ça. Je ne suis pas mage, Messere Garois, mais j'ai combattu des Maleficari et des Apostats pendant des années, souvent sans bien savoir s'ils étaient l'un ou l'autre d'ailleurs. Et s'ils ne peuvent être représentatifs de tous les mages, certaines conclusions peuvent-être tirées. Un maléficum tuera peut-être un guerrier, mais difficilement deux, et encore plus difficilement un guerrier et un assassin. Il suffit que les deux chargent suffisamment séparés l'un de l'autre, et le temps qu'il en tue un, il aura une lance entre les côtes. Idem pour les bataillons. Une armée de mages serait, par définition, de très loin en sous-nombre par rapport à ses ennemis, bien moins flexible et, pire que tout, ce qui crée la véritable différence, la véritable impuissance des mages, c'est qu'ils n'en restent pas moins une simple, bête milice. Aucun entraînement militaire, aucune tactique. Donnez-moi une dizaine de gars et je créerai une supériorité numérique par rapport à vingt mages. Comment ? En détournant leur attaque initiale, qui est toujours la plus dangereuse et en chargeant, tout bêtement. Une partie fuira par manque de moral avant même qu'on les percute, une autre oubliera une partie de la formule de ses sorts, ou sera rendu impuissant par la terreur. Ceux qui auront eu la présence d'esprit de lancer un sort, auront lancé le plus rapide, le plus instinctif et, par extension le moins dangereux. Au corps-à-corps nous les réduirons en pièces et, avant que cinq corps ne soient tombés dans leur camp, ils fuiront. Car ce n'est pas un soldat qui vient de tomber, c'est George, c'est Luc, c'est Michael, c'est une femme, un amant, c'est insupportable. Alors leur formation se brisera et on les pourchassera et exterminera. Avec mes dix hommes -disons sept, le temps qu'ils arrivent au corps-à-corps- j'aurai tué cinq mages au combat, aurait créé une supériorité, une fuite de la part de l'ennemi et, des conséquences de l'affrontement, j'aurai tué plus d'une dizaine de civils apeurés prenant la fuite, lâchant leurs bâtons et s'empêtrant dans leurs robes. Le reste mourra de faim, coupés de ravitaillement et incapables de survivre par eux-même en milieu sauvage. Je ne considère pas les mages inutiles en tant de guerre, mais ils doivent avoir reçu un entraînement militaire et être utilisés avec parcimonie dans des rôles qui conviennent à leurs aptitudes. Les guerriers sont plus doués pour la guerre. Est-ce vraiment si étrange ? On me parle souvent alors des terribles pouvoirs de destruction massive dont sont capables les mages... Oui, hé bien, je les attend toujours ! Le plus impressionnant que j'ai vu était la destruction d'un donjon, et encore ! Il a fallu cavaler dans les Tréfonds pendant une semaine pour trouver la moitié des ingrédients nécessaires à la préparation, attendre une autre pour recevoir ceux qu'on n'a pas pu trouver -et qu'on a du payer à prix d'or- une autre pour la préparation en elle-même et, après tout ça, il a fallu aller poser la charge dans le bâtiment en question. Bon, je l'accorde, la décharge était sacrément impressionnante, mais une catapulte prend moins de temps à construire, calibrer et mettre en marche pour plus ou moins le même effet. Et à distance. Et en plus c'est réutilisable. Non, vraiment, à part cette magistrale démonstration de force, la plus grosse magie destructrice que j'ai vu était à peine de la taille de la place d'un petit village. Et encore une fois, avec de gros soucis de portée. Je n'ai rien vu, ni chez les Apostats, ni les Maléficari de quoi détruire un village en un seul coup. Pas même un petit. Alors certes, avec du temps, un groupe important de mages entraînés pourrait réduire en cendres un village, mais le même nombre de bandits ne pourrait pas faire de même avec des torches et de la poix ? Et il est plus facile de tomber sur un bandit que sur un mage. Non, les mages sont les plus dangereux en petit groupes, voire, en un contre un, ou épaulés par un guerrier. Et c'est justement là d'où vient l'étrangeté du rapport entre mages et templiers. Ce... Pic de dangerosité, des mages... N'existe pas, pour les templiers. Très peu de mages peuvent s'estimer capables de pourfendre un templier par magie, et encore moins en groupes de deux ou trois. Alors pourquoi ? Pourquoi cette rancœur, cette haine tenace, ce mépris, c'est incompréhension ? S'ils sont les seuls êtres à pouvoir regarder les mages en face et se proclamer leurs égaux, pourquoi les regardent-ils comme un berger fatigué, qui a fini par voir son troupeau plus comme une source d'ennuis, de désagréments et de perturbations à sa sieste que comme une source de revenus, de fierté, comme la preuve de la nécessité de son existence ?"

Déjà, Uldar avait finit son quartier et se resservait, et en profitait pour en redonner à qui en voulait. Mais c'est qu'il mangeait vite le bougre, malgré son flot quasi incessant de paroles et ses mouvements lents !

"Ca doit être assez apparent, mais je n'ai personnellement jamais considéré un mage comme dangereux " La bouche du cuistot se déforma en un presque-sourire, comme si l'idée elle-même était un oxymore délicieusement idiot. " Pourquoi ? Simplement parce que, à l'instar des templiers, je dispose d'une résistance hors du commun à la magie. A quel point ? Disons simplement qu'à l'époque, tordre des éclairs de puissance en les parant avec mon gantelet était devenu une habitude, et que pour moi, un mage est aussi dangereux qu'un enfant muni d'un couteau à beurre. Pas que je n'ai aucun respect pour la magie, c'est juste un art auquel je suis insensible. Oh ne vous inquiétez pas, je ne suis ni templier ni un ancien de leur ordre. J'ignore ce qui me vaut cette constitution étrange, et à vrai dire, j'ai même été surpris d'apprendre ne pas être le seul doté de cette aptitude. Et encore plus en apprenant qu'elle pouvait être enseignée, ou plutôt transmise, via du Lyrium. De la même manière, mon interlocuteur fut presque outré qu'il y avait des occurrences dites "naturelles" à ce phénomène, bien qu'il ne put pas vraiment en être sûr. Regardez-plutôt."

L'ancien croisé déboutonna sa tunique, révélant un torse musclé, hâlé, parcouru de cicatrices, velu et surtout, surtout, arborant une énorme cicatrice, très pales, dont les bords, étirés par la croissance du torse -la blessure était visiblement très ancienne, voire infantile- semblaient se diviser en veines d'un blanc presque fluorescent. De forme ovale, située au milieu de ses pectoraux parfaitement dessinés, elle semblait trop grande, trop grave, pour qu'on puisse y survivre. Et pourtant ! Par magie, peut-être...

"D'ailleurs ne gâchez pas vos guérisons magiques, si vous en connaissez, sur moi, j'y suis tout aussi résistant. Ne vous inquiétez pas, ça guérira tout seul avec le temps, quelques bandages et peut-être une atèle."

Tant pis pour la solution magique. Cela restera donc surement un mystère. Surtout qu'elle avait visiblement été causée par une... Arme ? Faite de lyrium et qu'une exposition non protégée et surtout pendant si longtemps aurait dû, au mieux, le tuer.

"Mais donc, du fait de ma condition, j'ai beaucoup de mal à prendre la menace magique au sérieux. Et à séparer les mages du reste du commun des mortels. Oh, certes, une Abomination se défend mieux, mais là il ne s'agit plus vraiment des capacités du mage en lui-même, n'est-ce pas ? Et elle n'est toujours pas vraiment une vraie menace. Andrasté à bien dit "Les mages doivent servir l'humanité et non l'asservir" mais il me semble là plus d'un code de déontologie on ne peut plus générique, qui peut bien s'appliquer à beaucoup de professions. Il s'agit d'utiliser ses connaissances pour le bien commun, pour tendre vers le mieux et non pour sa satisfaction personnelle. Les guerriers doivent combattre les Engeances et non pas créer un monde de guerre perpétuelle qu'ils domineraient, les Gardes Des Ombres doivent protéger l'Humanité des Engeances, des Enclins, et non soumettre les royaumes à sa volonté dans le but distant d'unifier leurs armées pour combattre un Enclin qui ne reviendra peut-être jamais. Les cordonniers doivent créer de bonnes chaussures et ne pas répandre chaque nuit du verre sur les chaussées pour se rendre indispensables. De là à ostraciser les mages, à les enfermer dans un cercle... Andrasté vous châtierait-elle, Messere Garois, pour avoir tenté de servir l'humanité de votre mieux et non dans les limitations que la Divine a imposé à l'Ordre chargé de vous garder sous contrôle ?"


Sur cette question, le guerrier se resservit de plus belle, lâchant quand-même une dernière phrase, un peu rêveuse.

"Mais peut-être que les Templiers ont plus de pitié que moi... Je laisserai les mages vivre en liberté mais, celui qui blesserait son voisin serait emprisonné. Celui qui le tuerait serait tué. Celui qui lui volerait son esprit le serait aussi. Celui qui profanerait le corps encore tiède de sa femme..."


Soudain, même le feu intense ne put éclairer les pupilles du vétéran, à vrai dire, la lumière sembla baisser visiblement autour de lui, est-ce qu'une brise insidieuse venait de se lever ou est-ce que la froide pulsion meurtrière qui émanait de ce corps brisé et pourtant extrêmement vigoureux leur faisait courir un frisson du bas dos jusqu'à la nuque ?

"Décapitation."

Des phrases que l'étranger avait pris un malin plaisir à asséner tout au court de la conversations et de ses divagations, c'était celle qui résonnait le plus comme une peine de mort. Et pour cause ! Et pourtant, il ne s'agissait pas de la promesse d'un procès, ne serait-ce que de forme. Non, c'était la promesse d'un mouvement immédiat, travaillé pendant des décades, un réflexe, presque.

Et, sur ce bon mot, Uldar reprit une bouchée de son gigot.

Sans. La. Plus. Petite. Trace de variation de ton ou d'expression.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeJeu 22 Déc - 3:13

La dernière déclaration de Kal' avait quelque peu plombé l'ambiance.

Sarevan jeta son bout de carcasse pour aller rejoindre le tas d'os que les trois convives avaient empilés avant de se saisir d'une côte, assez petite. Il commençait à caler et il satisfaisait là plus sa gourmandise que son appétit.

Il désigna le guerrier d'un doigt graisseux et, une pointe de sarcasme dans la voix, il lança : "Quoi qu'il en soit, couvrez vous. Rien qu'à vous voir, vous faites froid dans le dos."

Il arracha à coup de dents un lambeau de viande de sa côte et s'arrêta de mâcher une seconde avant de reprendre de plus belle. "Qu'est ce que vous avez rajouter sur votre viande ? C'est vachement bon !" s'exclama le jeune elfe la bouche à moitié pleine. Il déglutit et observa le bout de côte entre ses mains d'un œil critique. Il retiendrait la recette de Kal'.

Sarevan s'éclaircit la gorge avant de donner son opinion sur le problème en cours. Le fait que deux personnes, qui étaient de loin ses aînés, l'écoutent et considèrent ce qu'il disait comme autre chose que de vulgaires enfantillages n'était, somme toute, pas nouveau pour lui (Jon lui avait toujours prêté une oreille attentive) mais assez rare pour être un tantinet intimidant et qu'il fasse attention à ne pas trop s'embrouiller. "Le fait est que Kal' n'a pas forcément tord : vous serez reçu comme un mabari dans un jeu de quilles quand vous reviendrez triomphant, brandissant vos conclusions sur ce que les Cercles de Magi devraient être. S'il y a bien une chose que je sais sur les Templiers, c'est qu'ils n'aiment pas qu'un autre que leur supérieur leur dise quoi faire. Et vos méthodes ressemblent un peu trop à ça, si vous voulez mon avis. Ceci dit, maintenant que vous êtes sorti de votre trou, vous pouvez plus vraiment faire marche arrière... Même si vous décidiez de retourner à eux dès demain la queue entre les jambes pour essayer de changer les choses de l'intérieur, ils ne vous écouteront plus car vous serez à jamais marqué comme un déserteur, un renégat. Et vous serez tenu en observation comme tel. Enfin, je sais pas comment ça se passe avec Greagoir mais à Kirkwall, la mère Meredith est pas très accommodante et vous passeriez à deux doigts d'être apaisé rien que pour ça..." Le jeune elfe associa les gestes à la parole et montra l'interstice entre son pouce et son index comme la marge de manœuvre que lui laisserait une telle entreprise. "Après, à vous de voir comment vous voulez vivre votre vie. Mais il est certain qu'il va falloir s'occuper de votre phylactère fissa si vous voulez passer un peu de temps à l'extérieur." La décision était entre les mains d'Alphonse et si Sarevan devait voir les vingts souverains promis lui filer entre les doigts parce que le mage avait choisi de retourner dans sa prison, eh bien, il en ferait son deuil et continuerait sa route.

Sarevan envoya la côte rejoindre le tas d'os rongés et lécha le jus qui collait encore ses doigts. "Merci pour le repas Kal', c'était fameux." dit-il en essuyant ensuite ses mains dans la mousse qui couvrait le sol de la clairière. Il se leva et s'étira longuement, laissant échapper un bâillement. La nuit était avancée et il ne faudrait pas tarder à se coucher s'il fallait se lever avant l'aube, frais et dispos.

"Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, Messeres, je m'en vais voir ce que je peux récolter des deux fieffés coquins qui jonchent le sentier... Continuez donc à échafauder plans et tactiques pendant ce temps." Il les salua d'un sourire goguenard avant de disparaître promptement sous le couvert des bois.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeDim 25 Déc - 23:42


Kal était resté silencieux durant la déclaration du jeune elfe et de la mienne, sans doute par politesse. Cela dit, la déclaration qu’il fit par la suite compensa largement ce silence.

Cette dernière consistant en une explication de son opinion sur la pertinence de ma théorie. Comme plusieurs, il la trouva naïve malgré la bonne intention derrière. Ce n’était guère la première fois qu’on me le disait, mais je ne pus m’empêcher de sourire étant donné le sentiment de déjà-vu.

Cela dit, je connaissais pertinemment ses arguments, j’en avais découvert certains par moi-même, d’autres m’avaient été étalés lors de mes nombreux débats avec les autres Aequiteriens du Cercle. J’avais passé des années à mûrir mon idée et des décennies à la défendre, conséquemment j’avais eu le droit à tout ce qui s’imaginait d’arguments et de contre-arguments. Ce que le guerrier ignorait, c’est que j’avais déjà passé la moitié de ma vie à faire exactement ce qu’il me conseillait de faire. Argumenter et convoquer les personnes d’autorités pour vendre mon projet avaient été une des principales préoccupations que j’avais dans le Cercle mis à part mon enseignement.

C’était face à ses débats sans lendemain et ses convocations refusées que je m’étais mis en tête que le futur que j’avais pour les mages ne verrait pas le jour durant ma vie. J’avais mûri depuis mes folles années et m’étais rendu à cette évidence. Malgré que j’acceptai ce fait, je ne pouvais supporter l’idée que ma théorie meurt avec moi sans qu’elle puisse voir le jour un tant soit peu. C’est cette réflexion qui m’avait poussé à m’évader, je me doutais de ce qui m’attendrait à mon retour, mais cela n’allait pas m’arrêter. Mon évasion me permettrait de regrouper des données concrètes, des témoignages, des témoins et peut-être même des partisans, si je pouvais convaincre d’autres à mon retour au Cercle grâce à ses preuves, ma théorie me survivrait et peut-être même verrait le jour. Et juste cela me permettrait de dormir en paix lors de mon trépas, car je n’avais aucune inquiétude sur mon après-vie, Andrasté et son mari étaient tous deux des êtres qui comprendraient mes raisons. Ces êtres divins verraient la pureté de mes intentions et même si j’avais quitté la voie qu’elle avait dessinée pour les mages, c’est la pureté de mon esprit qui m’octroierait mon repos éternel.

Bien entendu, ni Sarevan, ni Kal ne le savait, et je n’avais guère envie de les ennuyer avec les détails. Le temps viendrait peut-être pour leur expliquer, mais ce n’était pas une nécessité immédiate. Je le laissai donc déployer ses arguments.

Je croyais qu’il s’en tiendrait à une simple discussion de mes idées. Mais il poursuivit d’une longue discussion militaire particulièrement complexe pour le non-initié tel que moi. Les observations qu’ils faisaient semblaient logiques et défendables, mais j’eus quelques problèmes à tout assimiler ce qu’il disait, trop occupé à tenter de le suivre le fil de sa pensée. Cela dit, je me sentis légèrement froissé lorsqu’il commenta l’inutilité des mages dans un combat. J’aurais pu lui sortir plus d’exemples que nécessaire de la contribution des mages du Cercle lors du dernier Enclin, mais encore là, je devais concéder car ce qu’il disait n’était pas totalement faux.

Alors que mes deux comparses mangeaient allègrement, je constatai à mon plus grand soulagement que ni Kal, ni l’elfe n’allait tenter de me rendre aux Templiers. Cette confirmation de leur support me remplit d’espoir, avec eux, ma libération ne tenait qu’à notre entraide mutuelle et j’allais donner mon maximum pour y arriver.

Je souriais face à cette perspective, et tout en redéposant mon bol vide à mes pieds, l’estomac complètement plein, le guerrier termina sa tirade de quelques phrases légèrement morbide qui se clôtura à la manière d’un sinistre glas, étouffant la neutralité de ses remarques précédentes dans un lourd silence pesant.

Un silence que Sarevan leva de quelques petites remarques sarcastiques qui me firent ricaner légèrement.

Mais il poursuivit ses remarques de sa propre opinion sur mon évasion et mes motifs. J’appréciai qu’il supportât ma décision de quitter le Cercle, il reconnut les dangers dans lesquels j’étais, mais il insista sur la futilité de me rendre dans le moment étant donné mon statut d’apostat et pour cela, je lui en étais reconnaissant.

Alors qu’il se dirigeait pour détrousser les malheureux un peu plus loin. Je me tournai vers Kal, remarquant qu’il était temps de mettre les choses aux clairs comme l’avait fait remarquer le jeune elfe.

-Je dois vous remercier d’accepter le lourd mandat de m’aider à me sortir des griffes de mes poursuivants. Vous ne savez pas à quel point je souhaite faire quelque chose de concret, commençais-je d’un ton engagé et calme à l’adresse de ce dernier. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, ni ne voyez l’utilité de ma démarche, mais même dans le cas échéant, vous permettrez au monde d’être un peu plus beau. Que ce soit par ce que je réussirai à faire avant de retourner au Cercle, ou par les graines d’idées que je planterai chez les générations. Soyez-en bénis.

J’inclinai la tête avec humilité pour lui montrer le respect que j’éprouvai face à sa décision.

-Cela dit, si vous acceptez de m’aider, vous devez accepter les conséquences de vos choix, et cela passe par l’élaboration de la suite des choses, poursuivis-je en riant. Pouvez-vous nous suggérer une stratégie afin de récupérer mon phylactère? Je ne connais pas autant que je le voudrais leur méthodologie, mais peut-être que vous pourrez imaginer un plan potable. Comment pourrais-je vous aider sur le sujet.
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeMar 3 Jan - 4:20

"Je vois parfaitement le bien-fondé de votre théorie ainsi que votre détermination à ce sujet, là n'est pas la question. Pour ce qui est de votre phylactère... Il faut bien comprendre quelque chose, c'est que vous, personnellement, ser Garois, aurez bien du mal à vous rendre utile. Je ne suis pas non plus un expert en ce qui concerne les tactiques des templiers, mais ils arriveront supérieurs en nombre sans aucun doute et votre magie aura le plus grand mal à les affecter directement. J'ignore quels sorts vous pouvez utiliser indirectement pour éviter de vous confronter à leur résistance magique, je suppose donc que votre performance dépendra de votre ingéniosité, et non de votre puissance. Un mage ne peut vaincre à lui seul une escouade de templiers par la force de sa magie, c'est un fait. Outre votre intelligence, la réussite ou l'échec de l'opération dépendra donc des capacités de Sarevan, et peut-être des miennes. Je n'ai pas encore décidé si ma lame cherchera la chair de vos ennemis. Un autre facteur d'une extrême importance est l'information. Dans l'état actuel des choses, nous ne pouvons guère que supposer quant au nombre et à la disposition de vos ennemis. Soyons concrets, la situation est terriblement à votre désavantage. L'ennemi connait votre position, et la seule personne capable d'opérer au maximum de ses capacités dans votre camp est Sarevan. Vos pouvoirs étant mis en difficulté par les templiers et, dans l'hypothèse que je décide de vous aider, je ne pourrai combattre qu'avec une fraction de mes aptitudes. Car je devrai faire excessivement attention à ne rien faire qui puisse mettre en danger la vie de vos opposants. Un seul tué et tout tombe à l'eau. Si je combattais normalement, en me retenant simplement d'achever les blessés, je ne pourrai éviter les risques d'une parade malheureuse ou de décès subséquent dû aux blessures du combat, entre autres. Je devrai retenir mes coups, attaquer où ils sont le plus protégés, affaiblir mes réflexes... Je vous passe les détails, mais n'espérez pas une grande performance de ma part."

Le guerrier se leva et commença à déployer des pièges tout autour du campement. Rien de dangereux, juste de quoi les alerter en cas de passage de gros animal... Ou d'ennemis.

"La première priorité est de faire une reconnaissance. Combien d'ennemis ? Ont-ils des guides locaux ? Sont-ils préparés et équipés pour une longue traque ? Quel type d'équipement ?'


Il continua tranquillement sa basse besogne en énumérant les diverses informations dont ils avaient besoin.

"La liste n'est pas exhaustive bien sûr. Une fois ces informations recueillies, il s'agira d'établir un profil de nos ennemis et à ce moment-là de décider d'un plan d'action. Il est illusoire d'espérer décider d'un plan avant de savoir cela, car il faut exploiter les faiblesses réelles et non supposées de vos adversaires. Tenez, si je devais donner un plan d'action ce soir, ce serait une embuscade. Le phylactère est comme une boussole, non ? Donc ils suivront, autant que possible, la direction qui mène droit vers vous. Sauf que peu de chemins sont praticables. Il est donc possible de contrôler leurs mouvements, surtout qu'ils ne doivent pas vraiment connaître la région. De plus, ils ne doivent pas s'attendre à beaucoup de résistance, voire à aucune, vous vous êtes évadé seul et ils possèdent de bonnes protections contre vos pouvoirs, ils ne peuvent pas prévoir la présence de Sarevan, ou, hypothétiquement, de la mienne. Ils seront aussi désavantagés contre des adversaires démunis de magie qu'ils sont avantagés contre vous. On vous utilise donc comme appât, on les attire dans une cuvette, on use d'un stratagème pour leur faire croire qu'ils sont encerclés et de très loin en sous-nombre, on les force à remettre le phylactère et on prend la poudre d'escampette. Ca a l'air d'être un bon plan non ? Faux. Il suffit que Grégoir ait le bon sens de prendre un guide local, qui leur fera gagner du terrain sur nous, qui connaissons presque aussi peu la région, les préviendra que le lieu est propice à une embuscade et, puisque nous ignorons leur nombre, nous ne pourrons savoir s'ils sont tous tombés dans le panneau ou si on s'est fait avoir et qu'ils ont laissé quelques hommes en embuscade. Pire, il se peut qu'il ait recruté des gardes ou des volontaires, qui feront peser bien lourd leur avantage du nombre et qui, par le manque de perfection de leur entraînement, auraient de graves risques de se faire tuer accidentellement."


Kal' revient auprès du feu et se prépare visiblement à dormir.

"Une Reconnaissance sera la première chose à faire demain matin. Suivi d'une marche forcée pour mettre le plus de distance possible entre eux et nous. afin de préparer un plan. Ils connaissent peut-être la présence d'un complice... J'aurai bien un plan, qui aurait le luxe de ne pas avoir à me faire dégainer, mais j'aurai besoin de plus d'informations pour l'étayer..."
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeDim 15 Jan - 19:45

J’écoutai très attentivement les indications du vétéran. Comme de fait, il souleva le problème évident de ma faiblesse face aux templiers. Cela m’avait déjà trotté l’esprit et bien que je connaissais les limites de mon potentiel, je ne pouvais m’attendre à avoir la partie facile. Je savais que je n’étais pas un simple mage générique, j’étais devenu un enchanteur compétent, et le grade supérieur ne m’avait jamais été octroyé à cause de mon comportement, pas de mon manque de capacités magiques. Cela dit, je ne pouvais pas laisser cela me berner car je n’avais jamais affronté des personnes résistantes à mon seul moyen de défense avant aujourd’hui.

De plus, les autres points que Kal soulevait restaient également précis, comme on ne voulait pas les tuer, nous ne pourrons nous défendre qu’avec une certaine retenue. Alors qu’on ignorait leurs intentions et par le fait même, la manière dont il comptait faire peser la balance de leur côté.

Une reconnaissance s’imposait, exactement comme moi et Sarevan avions pensé faire. Je me doutais que je ne leur serais guère utile pour cette partie du plan, mais je trouverais bien quelque chose à faire.

Je ne pus m’empêcher de remarquer que sa décision sur son allégeance à ma cause n’était pas encore faîtes, et bien que je comptai rester très attentif sur le sujet, j’étais néanmoins satisfait de simplement profiter de ses conseils qui jusqu’à présent s’étaient révélés inestimables.

Pesant ses conseils, je me mis à réfléchir sur la manière dont je pourrais les aider tous les deux, dans l’inévitable confrontation.

Je possédais de très bonnes bases dans chacune des écoles de magie, bien que la celle de la création fut ma favorite et celle que je maîtrisais le mieux.

Dans celle primaire, j’avais étudié les voies de la terre, et bien qu’il m’avait fallu puiser pratiquement toutes mon énergie, j’avais quand même réussi (à ma surprise je dois l’admettre) à obstruer la passe de Gherlen, preuve de mon savoir-faire. Plusieurs de mes collègues spécialisés dans cette école n’y voyait aucun potentiel destructeur, et je dois admettre qu’elle n’a rien du sensationnalisme que possèdent les branches du feu, de l’éclair et de la glace. Sauf que je n’avais jamais voulu devenir un mage destructeur et à voir l’issue de la situation actuelle, cette décision allait sans doute se révéler parmi les plus importantes de mon existence. En effet, il suffisait d’être un peu créatif pour utiliser les sorts de cette école de manière à affecter indirectement ses poursuivants, Leur résistance ne leur servirait à rien si une fosse s’ouvrait sous leur pied, ou si la terre tremblait et les empêchaient de rester en équilibre.

L’école de l’esprit était également un domaine qui m’était familier, mais les sorts que je maîtrisais ne serviraient à rien, mis à part un mais qui était beaucoup trop exigeant. Le faire m’épuiserait trop rapidement et dans le cadre d’un combat ce n’était guère préférable. Cela dit, avec la résistance des templiers à la magie, je devais me préparer à l’utiliser si cela s’avérait être le seul moyen d’outrepasser leur capacité.

Il en allait de même avec l’école de l’entropie. Les quelques rares sorts que je connaissais de cet école faisait appel à une manipulation psychique, les templiers y résisteraient trop facilement. Et non seulement auraient-ils aucun effet, mais ils m’épuiseraient aussi.

Mon dernier et sans doute meilleur atout restait mon école favorite. La création recélait de nombreux avantages qu’un mage rusé pouvait se servir, particulièrement grâce aux glyphes dans lesquels j’excellais tout particulièrement. C’était de tous les sorts que j’avais acquis, ceux que j’avais perfectionné le mieux.

Pour les rendre utile ils suffisaient de savoir les disposer aux bons endroits. Or, comme nous allions changer de position dès demain, il ne me servait à rien d’essayer de trouver les endroits clés pour les disposer. J’observerai les lieux de notre prochain bivouac lorsque nous nous arrêterons.

J’allais avoir besoin de réviser certains sorts demain pour ne pas faire d’erreur fâcheuse lorsque le moment viendrait.

Entre-temps il s’était levé pour disposer quelques pièges à divers endroits autours du campement, poursuivant ses explications que je n’écoutai que d’une oreille distraite, plonger dans mes propres réflexions.
Je repris attention à ses dires lorsqu’il commença à parler d’un éventuel stratagème applicable. Sa démonstration me montra l’importance de faire une vérification de ce que possédaient les templiers avant de préparer quoique ce soit et bien qu’il expliqua avec adresse, il n’en avait nul besoin car il m’avait déjà convaincu.

Après sa tirade, il revint près du feu et commença manifestement à préparer ses effets pour dormir. Alors qu’il rangeait son paquetage superficiel, il clôtura ses réflexions de cette simple phrase.

"Une Reconnaissance sera la première chose à faire demain matin. Suivi d'une marche forcée pour mettre le plus de distance possible entre eux et nous. afin de préparer un plan. Ils connaissent peut-être la présence d'un complice... J'aurai bien un plan, qui aurait le luxe de ne pas avoir à me faire dégainer, mais j'aurai besoin de plus d'informations pour l'étayer..."

Un plan qui éviterait la confrontation… Ma foi si seulement un tel cadeau pouvait exister je prierais Andrasté de me l’accorder! Mais les chances que ce soient le cas étaient peu probables. Les templiers ne faisaient pas dans la finesse quand on parlait d’apostat et en étant un maintenant, je doute que j’aie le droit à un traitement de faveur…

Alors qu’il finissait ses préparatifs, je décidai d’aller me coucher également, l’épuisement gagnait à coup sûr sur ma volonté et je sentais mes paupières lourdes commencer à se fermer sans mon consentement.

J’étalai donc ma paillasse avec ma couverture tout en rapprochant l’ensemble de mes paquetages près de moi de sortes à ce qu’ils soient à portée de main.

Alors que je m’étendais pour dormir, l’ensemble des événements de la journée semblèrent prendre toute leur ampleur…

Il était difficile de concevoir que tout ce qui venait de se passer était réellement arrivé. Qu’elles étaient les chances que tout cela survient précisément ce soir. Je joue autour d’une table à côté de la personne qui me force à quitter le village où je comptais rester qu’un soir, et de celle qui me permet de le quitter indemne. Un jeune elfe qui possédait justement les talents nécessaires pour reprendre le phylactère sans danger et qui nous mena sans le savoir à un vieux guerrier un brin étrange, mais qui malgré cette originalité possédait l’expérience d’une vie pour nous épauler et nous guider dans cette entreprise.

C’était quand même à n’y rien comprendre… même ma jument avait en dépit de tout suivi mes indications alors que tout la poussait à suivre le troupeau de ses semblables qui fuyaient Sarevan et sa cravache.

En ressassant les événements de la journée je fus frappé d’une révélation. Je compris ce qui m’avait donné cette abondance de chance. Ma chère Alissa veillait toujours sur moi au côté d’Andrasté. La compréhension me serra la gorge et je fermai les yeux, envahi d’images et de souvenirs de ma tendre qui n’étaient plus. Je restai ainsi quelques instants avant d’ouvrir mes yeux et d’apercevoir ma monture à la lisière du boisé clairsemé. J’eus une pensée qui me fit sourire légèrement avant de me recroquevillé dans mes couvertures.

J’avais finalement trouvé son nom…

"Alissa"
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MessageSujet: Re: Retour aux sources   Retour aux sources - Page 2 I_icon_minitimeDim 26 Fév - 3:41

Sarevan retrouva sans problème les deux cadavres des bandits. Il admira à nouveau les blessures que Kal leur avait infligées : elles étaient propres et nettes, d'une précision mortelle. L'elfe frissonna seul dans la nuit. Le guerrier avait beau les accueillir autour de son feu, leur offrir tous les services d'un hôte respectable, faire preuve de courtoisie ou accepter de rejoindre Alphonse dans sa quête désespérée de se débarrasser de ses poursuivants templiers... Il lui faisait froid dans le dos.

Alphonse accordait sa confiance trop facilement. Déjà à un elfe cupide sorti de nulle part, puis à un guerrier mystérieux aux objectifs inconnus. Peut-être que la vie dans le Cercle n'enseignait pas la méfiance aussi bien qu'une enfance passée à sillonner les coins de Sombrerue. Mais il était à peu près certain que la survie d'un apostat en fuite dépendait en grande partie de cette qualité.

Alors que Sarevan s'accroupissait pour fouiller les corps er les dépouiller de toutes choses précieuses qui ne l'encombrerait pas le lendemain - soit pas grand chose : deux pièces d'argent et trois douzaines de sous de cuivre, un anneau en bronze, un silex et un peu d'amadou n'étaient pas à proprement dit une fortune - il se promettait de garder le guerrier à l'oeil.
Il n'était pas certain de pouvoir faire quoi que ce soit contre ce tas de muscles entraînés en cas de coup fourré mais il pourrait peut-être voir venir et réagir en conséquence.

Sur ces pensées, Sarevan entreprit de dissimuler les corps. Laissés là, ils étaient un excellent indice sur les capacités de leur petit groupe, un indice que l'elfe ne voulait pas voir tomber dans les mains des templiers. Qui plus est, ces imbéciles pourraient en imputer la cause à Alphonse, rajoutant ces deux morts à la longue liste des raisons qui en faisaient un excellent candidat à l'apaisement. Bref, il ne fallait pas que leurs poursuivants se tiennent d'avantage sur leurs gardes.

L'elfe finit par trouver ce qu'il cherchait en continuant un peu sur le chemin arpentant la Dorsale : un précipice abrupt. Malgré la nuit, Sarevan distinguait la cime des arbres à une trentaine de toises en contrebas. Il traîna l'un après l'autre les deux cadavres jusqu'au bord avant de les pousser du bout de sa botte pour une chute vertigineuse. L'elfe cilla lorsqu'il entendit le bruit, comme un melon qui éclate, de l'une des têtes se fracassant sur les rochers. Les quatre pièces de cuivre de Kal allèrent rejoindre les corps, teintant à plusieurs reprises avant que le silence ne revienne, interrompu un instant plus tard par le hurlement d'un loup distant. Qu'il ne soit pas dit qu'il ne respectait pas les rites funéraires d'autrui, même les plus étranges. Il haussa les épaules, c'était un parfait gaspillage pour lui...

Il prit soin d'effacer les quelques traces laissées par la traction des cadavres avant de retourner auprès de ses compagnons.
Sarevan constata avec satisfaction que l'un d'entre eux avait disposé des pièges autour du campement. Il les découvrit tous deux préparant leur couchage. Il échangea quelques mots avec eux sur la marche à suivre le lendemain matin avent de s'apprêter lui aussi pour la nuit. Il disposa ses affaires de sorte à être entre Kal et Alphonse. Après un dernier regard suspicieux sur la forme immobile du guerrier, Sarevan ferma les yeux et s'endormit à son tour.
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